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que par un si beau jour on ne pouvait mourir. L’aspect de cette nature en joie avait élevé son esprit vers le Créateur, et son cœur s’était tourné avec amour vers l’espérance de l’infinie miséricorde. Dans cet instant il se sentit quelque courage pour confier son secret à un prêtre, afin d’obtenir l’absolution ; et, sur sa demande, l’aumônier de l’hôpital vint pour recevoir sa confession. Elle fut longue cette confession, parce qu’il lui semblait que son aveu, étendu en beaucoup de paroles, lui coûterait moins à faire ; et quand à la fin sa confidence fut achevée l’émotion qu’elle lui avait donnée l’avait fort affaibli, et le prêtre qui l’écoutait aurait bien fait de se hâter ; mais, en sa qualité de ministre de la parole de Dieu, il était dans l’usage de ne jamais donner une absolution sans la faire précéder à tout le moins d’un fragment étendu de l’un des sept discours qu’il avait écrits autrefois et prêchés sur les sept péchés capitaux. Dans le cas particulier, aucun point ne s’appliquant d’une manière directe à la situation de son pénitent, il fut obligé de faire une combinaison de plusieurs passages empruntés à des sermons différens, ce qui compliqua et allongea outre mesure son opération oratoire,