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du monde, et autres lieux circonvoisins ; sur quoi la pièce commença, dont nous ne saurions au juste donner l’analyse. Nous pouvons dire cependant que deux scènes furent merveilleusement applaudies. Dans l’une, le poète et le musicien avaient agréablement tourné en raillerie la félicité des justes, condamnés, disaient-ils, pour toute réjouissance, à chanter éternellement l'Hosanna in excelsis devant la face du Très-Haut. On laisse à penser du succès que cette parodie dut avoir devant un pareil auditoire.

La donnée de l’autre scène, quoique plus fine et plus délicate, ne fut pas moins goûtée. Dans une langoureuse cavatine, un bienheureux se plaignait de n’avoir plus retrouvé dans le ciel ses amitiés de la terre ; il ne pouvait se consoler d’avoir vu toutes les forces aimantes de son âme aller se résumer dans le mystique amour des perfections divines, et il demandait qu’on lui rendît ses amours grossières de la création et les yeux de sa bien-aimée.

Ensuite ce fut le ballet.

Plusieurs danseuses vinrent successivement rivaliser de grâces et de molles attitudes. À chaque pas brillant, à chaque pirouette hardie, le roi d