Page:Balzac, Chasles, Rabou - Contes bruns, 1832.djvu/106

Cette page n’a pas encore été corrigée

chapelle. Elle semblait suspendue là comme une grande rosace amarante, sur laquelle se dessinait un débris de trèfle de pierre mutilé. Les spunkies dansaient.

Le spunkie ! C’est une tête de femme, blanche comme la neige, avec de longs cheveux ardeus. De belles ailes, draperies soutenues par des fibres minces et élastiques, s’attachent, non pas à l’épaule, mais au bras blanc et mince dont elles suivent le contour. Le spunkie est hermaphrodite ; à un visage féminin il joint cette élégance svelte et frêle de la première adolescence virile. Le spunkie n’a de vêtement que ses ailes, tissu fin et délié, souple et serré, impénétrable et léger, comme l’aile de la chauve-souris. Une nuance brunâtre, fondue dans une pourpre azurée, chatoie sur cette robe naturelle qui se reploie autour du spunkie en repos, comme les plis de l’étendard autour du bâton qui le porte. De longs filamens, qui ressemblent à de l’acier bruni, soutiennent ces longs voiles dont le spunkie se drape ; des griffes d’acier en arment l’extrémité. Malheur à la ménagère qui s’aventure le soir près du marais où se tient blotti le spunkie, ou dans la forêt qu’il parcourt !

La ronde des spunkies commençait sur les bords de