Page:Ballin - Le Mahâbhârata, vol2.djvu/98

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

kratou, ne pouvait retirer l’astra suprême, après l’avoir introduit dans le combat.

693. Vois ! La manifestation de l’énergie de Brahma, une fois produite, ne peut plus être maîtrisée par quelqu’un qui n’a pas l’esprit purifié. Elle ne peut l’être que par un homme qui suit les règles d’un brahmacârin.

694. Lorsqu’un (homme) qui ne remplit pas les devoirs de brahmacârin, a lancé l’astra et veut le ramener en arrière, (cette arme) lui coupe la tête et détruit sa postérité.

695. Après avoir obtenu cet astre difficile à manier, Arjouna, fidèle aux vœux de brahmacârin, quoique dans le plus grand danger, ne le lançait pas.

696. Le héros fils de Pândou, aux vœux sincères, s’était astreint aux pratiques (de l’état de) brahmacârin. Il était docile envers les gourous. Aussi put-il retirer son astra.

697. Mais le fils de Drona, ayant considéré, de son côté, les deux rishis qui se tenaient devant lui, n’eut pas le pouvoir de retirer son arme terrible.

698. Incapable de retirer l’astra suprême produit par lui dans le combat, le fils de Drona dit tristement à Dvaîpâyana :

699. « Ô mouni, j’ai décoché cet astra par peur de Bhîma, pour sauver ma vie, quand je me trouvais dans la plus grande adversité (et dans le plus grand) danger.

700. Ô adorable, un acte déloyal a été commis dans le combat par Bhîmasena à la conduite perverse, qui voulait tuer le fils de Dhritarâshtra.

701. C’est pour cela, ô brahmane, que, sans avoir l'âme purifiée, j’ai lancé cet astra. Maintenant, je ne suis plus en état de le retirer.