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alors au séjour d’Yama, les uns et les autres, les guerriers qu’il avait tués et ceux que le feu consumait.

450. Ô Indra des rois, pendant la moitié de cette nuit, le fils de Drona envoya dans l’empire de la mort, la grande armée des Pândouides.

451. Cette nuit terrible, qui apportait la ruine complète des hommes, des éléphants et des chevaux, comblait de joie les noctivagues.

452. On voyait diverses sortes de rakshasas et de piçâcas, manger les chairs et boire le sang des hommes.

453. (Ils étaient) formidables, avaient le teint basané, des dents (dures) comme la pierre, de gros ventres. En forme de conques allongées, ils étaient couverts de poussière, portaient des tresses et avaient cinq pieds.

454. Ils avaient les doigts en arrière, étaient rudes, difformes, effrayants ; ils avaient le cou bleu et y portaient suspendus des multitudes de grelots.

455. Accompagnés de leurs femmes et de leurs enfants, cruels, sans aucune pitié, ils étaient affreux à voir. On y apercevait des rakshasas ayant des formes diverses.

456, 457. D’autres êtres carnassiers, vivant de nourriture animale, dévorant la chair des ennemis et buvant leur sang, joyeux et bien rassasiés, disaient, en parlant de la lymphe, du sang, de la moelle et de la graisse : « Ceci est excellent, succulent, agréable au goût. »

458. D’autres terribles carnivores de diverses formes, se nourrissant de chairs, le ventre gros, couraient çà et là, après avoir dévoré la graisse des (cadavres).

459. Il y avait là des myriades, des millions et des centaines de millions de grands rakshasas, aux formes effrayantes et aux œuvres cruelles.