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nous ne soyons jamais (dans la nécessité) d’implorer qui que ce soit. »

1015. Et les bestiaux, tant domestiques que sauvages, s’approchaient spontanément de ce glorieux et magnanime Rantideva, (pour être sacrifiés).

1016. Le suintement de l’amas des peaux (provenant des animaux sacrifiés), donna naissance à une puissante rivière qui, en conséquence, fut appelée la grande rivière Carmanvati (qui provient des peaux).

1017. Ô roi, dans une grande assemblée, il donna des nishkas aux brahmanes. (Quand il disait) : « Un nishka pour toi, un nishka pour toi », les brahmanes poussaient des cris (d’indignation).

1018, 1019. Mais quand il disait : « Mille nishkas pour toi, » il satisfaisait les brahmanes. Les cruches, les plats, les poêles, les pots et les vases divers, tous les ustensiles qui servaient aux repas des mânes et à contenir la nourriture, (étaient d’or). Chez le sage Rantideva, il n’y avait rien qui ne fût (de ce précieux métal).

1020. La nuit où les (hôtes) habitaient dans la maison de Rantideva, on consommait vingt mille et cent bœufs.

1021. Des cuisiniers, parés de riches joyaux et de beaux anneaux, criaient (dans la salle du festin) : « Mangez, c’est ce qu’il y a de mieux en fait de ragoûts. (Mais) nous avons (par hasard) aujourd’hui moins de viandes qu’autrefois.

1022. Si celui-ci, ô Sriñjaya, quatre fois plus heureux que toi, plus pieux, aussi, que ton fils, est mort, ne te lamente pas pour le (trépas) de ton enfant.

1023. Nous avons aussi, ô Sriñjaya, entendu parler de la mort de l’héroïque Sagara, le tigre des hommes à l’héroïsme surhumain, descendant d’Ikshvâkou.