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928. Pendant que le roi d’Anga sacrifiait sur la montagne Vishnoupada, Indra était enivré par le soma, et les brahmanes par l’abondance des dakshinâs.

929. Dans les centaines de sacrifices qu’il offrit jadis, ô Indra des rois, les dakshinâs dépassèrent (tout ce qu’eussent pu donner) les dieux, les hommes, les gandharvas.

930. Il n’est certainement jamais né, et il ne naîtra jamais, un homme (capable) de donner les richesses dont le roi d’Anga fit présent, dans les sept genres de sacrifices auxquels il eut recours pour ofiFrir le soma 20.

931. Si ce roi, ô Sriñjaya, quatre fois plus heureux que toi et plus pieux que ton fils, est mort, ne te lamente pas au sujet (de la mort) de celui-ci.

932. Ô Sriñjaya, nous avons appris aussi la mort de Çivi, fils d’Ouçînara, qui étreignait cette terre entière à la manière d’un bouclier.

933. Faisant résonner le sol du grand bruit de son char, il amena, avec ce char unique, le globe à ne reconnaître que son seul parasol royal.

934. Ce Çivi, fils d’Ouçînara offrit, dans un seul sacrifice, tous les bestiaux qu’il possédait, bœufs, chevaux et animaux des bois.

935, 936. Prajâpati pensa, ô Sriñjaya, que, parmi tous les rois, il n’avait jamais existé, et qu’il n’existerait jamais quelqu’un, autre que le râjarshi Çivi, fils d’Ouçînara, dont la force égalait celle d’Indra, capable de supporter le fardeau qu’il soutenait. Ne te lamente (donc) pas sur ton fils, qui n’avait offert ni sacrifices ni dakshinâs.

937. Si cet homme, ô Sriñjaya, quatre fois plus heureux que toi et plus pieux que ton fils, est mort, ne t’afflige pas du trépas de ton enfant.