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783. Quand (un homme) a mis de côté l’orgueil et la folie, quand il s’est détaché des nombreux liens (du monde), alors l’éclatante vertu de son âme lui fait obtenir le nirvana (anéantissement du moi, par union à l’âme universelle du monde).

784. Mais, ô fils de Prithâ, écoute, en ayant dompté tes sens, ce que je vais te dire. Les uns désirent le dharma (devoir, vertu), les autres une (habile) conduite et d’autres des richesses.

785. Celui qui fait des efforts pour acquérir des richesses, agirait mieux en ne les faisant pas, car le mal (qui résulte) de la fortune est grand, et c’est au devoir (seul) qu’il faut avoir recours.

786. Nous voyons manifestement, et tu dois le voir aussi, que se résoudre à l’abandon de ce qu’on possède, est chose difficile.

787. Il est rare que ceux qui recherchent les richesses aient une conduite droite. On assure qu’on ne les obtient qu’en causant du préjudice (à autrui). Par suite, elles sont contraires (à la vertu).

788. Mais l’homme qui, content de peu, abandonne son train de vie habituel, mettant de côté le chagrin et la crainte, n’est pas considéré comme coupable du meurtre d’un embryon.

789. Les serviteurs causent (à leurs maîtres) qui ont acquis (des richesses) , un dommage semblable (à celui que leur occasionnerait) la crainte des voleurs. Quand on a gagné des biens difficiles à acquérir, (et qu’il faut en) donner (une partie), on éprouve un grand regret.

790. Celui qui est sans fortune, délivré de tout souci, est heureux. Par qui, et à propos de quoi pourrait-il être