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crâne à la main (en guise d’écuelle), tu auras adopté un genre de vie très pénible,

208. Et que tu auras renoncé à une royauté très prospère, qui est à toi, que dira le monde ? Ayant abandonné toutes tes entreprises, pauvre, ayant fait évanouir ta prospérité,

209. Pourquoi veux-tu t'abandonner à la mendicité, comme un homme du commun, ô roi, toi qui es né d’une race royale, et qui as conquis toute la terre ?

210. (Pourquoi) la folie te pousse-t-elle à abandonner le devoir de ta caste, et à te retirer dans les bois ? Si, ici bas, les méchants détruisent les offrandes,

211. Le péché t’en incombera, à toi qui auras délaissé (les sacrifices). Nahousha a dit : « La pauvreté ne doit pas être vantée. »

212. Tu sais qu’après avoir commis de mauvaises actions dans (l’état de) pauvreté, (il dit) : « Malheur à la pauvreté. » Ne rien conserver pour le lendemain ne convient qu’aux rishis.

213. Il faut pratiquer les devoirs (des rois), et on a dit que ces devoirs dépendent des richesses. Celui qui enlève à quelqu’un sa fortune lui ravit en même temps (le moyen de remplir) son devoir.

214. Ô roi, est-il quelqu’un de qui nous pourrions supporter la spoliation de nos biens ? Le pauvre est calomnié, même en sa présence.

215. La pauvreté est un mal ici bas, et il ne faut pas la louer. Ô roi, celui qui est abattu, pleure, le pauvre aussi.

216, 217. Je ne vois pas la différence entre le pauvre, et celui qui est déchu. Toutes les œuvres (méritoires) découlent, comme les rivières des montagnes, des