Page:Ballin - Le Mahâbhârata, vol2.djvu/211

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

692. Cette épouse du (héros) qui avait pour enseigne le poteau du sacrifice, cette (femme) dont on pourrait mesurer la ceinture avec les mains, se lamente amèrement en appuyant sur son cœur le bras de son époux.

693. « Cette main, quæ mammas pingues unguihus rodebai, quæ umbilicam, femora et clunes palpabat quæ auferebat cingula,

694. Cette main, qui tuait les ennemis, qui faisait évanouir la terreur des amis, qui distribuait des milliers de vaches, qui donnait la mort aux kshatryas,

695. A été abattue par l’infatigable fils de Prithâ, pendant qu’elle était engagée dans un combat avec un autre (adversaire).

696. Que diras-tu ô Janârdana, quand tu raconteras dans les assemblées le grand exploit d’Arjouna, ou que dira-t-il lui-même ? »

697. Après avoir exhalé ces reproches, cette belle femme se tait. Les autres épouses de son mari s’associent à sa douleur, comme si elle était leur bru.

698. Le roi de Gândhâra, le puissant et véritablement héroïque, Çakouni, a été tué par Sahadeva ; l’oncle maternel a péri sous les coups du fils de sa sœur !

699. Lui à qui, (jadis), deux éventails aux manches dorés donnaient de l’air, est (maintenant) gisant (à terre), éventé par les ailes des oiseaux (de proie) !

700. Les tromperies artificieuses de cet homme qui savait se déguiser de cent et de mille manières, ont été consumées (et déjouées) par l’intelligence du fils de Pândou !

701. Ce (fourbe) qui, foulant aux pieds la sagesse, dans l’assemblée, gagna par fraude à Youdishthira son vaste royaume, fa fini par) perdre la vie !