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429. Possédaut une science et une puissance divine grâce à un don excellent, dont l’avait gratifiée le maharshi Krishna aux œuvres pieuses, poussa de longs gémissements.

430. Cette sage (reine) vit, de loin, comme s’il eût été proche (d’elle), le merveilleux champ de bataille des héros, qui faisait hérisser le poil (d’horreur),

431. Couvert d’os et de cheveux, baigné de flots de sang, jonché de toutes parts de plusieurs milliers de cadavres,

432. Couvert de corps souillés de sang d’éléphants, de chevaux, de guerriers combattant sur leurs chars, de corps sans tête et de multitudes de têtes sans corps.

433. Rempli des cris des éléphants, des chevaux, des hommes et des femmes, parcouru par les chacals, les grues, les corbeaux, les hérons et les corneilles,

434. Comblant de joie les rakshasas qui dévorent les hommes, couvert d’orfraies, rempli des cris sinistres des femelles des chacals, peuplé par les vautours.

435. Alors, avec l’agrément de Vyâsa, Dhritarâshtra le maître de la terre, et tous les fils de Pândou, Youdhishthira en tête,

436. Ayant mis en avant le Vasoudevide et le roi (Dhritarâshtra) dont les parents étaient tués, accompagnés des femmes des Kourouides, se dirigèrent vers le champ de bataille.

437. Ces femmes, dont les maris étaient morts, s’étant approchées de Kouroukshetra, y virent, tués, leurs frères, leurs fils, leurs pères et leurs époux,

438. En train d’être dévorés par les carnassiers, les chacals, les corbeaux et les corneilles, par les piçâcas, les rakshasas, et différentes sortes d’êtres noctivagues.