Page:Ballin - Le Mahâbhârata, vol1.djvu/424

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

3558, 3559. Il est, nuit et jour, brûlé (de chagrin) et n’est pas heureux. Ô tigre des hommes, il pleure sur toi et sur la glorieuse Gândhârî, et ne peut trouver la paix de l'âme. En proie à une crainte extrême, il n’ose venir vers toi,

3560, Qui es dévoré par le chagrin (causé par la mort) de tes fils, et dont de (tristes) pensées troublent les sens. » Le plus grand des Yadouides, ô grand roi, ayant ainsi parlé à Dhritarâshtra,

3561, Adressa ces excellentes paroles à Gândhârî abattue par le chagrin : « Ô fille de Soubala, écoute, toi (aussi), et prête l’oreille à ce que je vais te dire :

3562, 3563. Ô belle (reine), il n’existe pas en ce moment dans le monde une femme pareille à toi. Tu sais que tu as adressé devant moi au roi de bonnes et vertueuses paroles, utiles aux deux partis, (mais que), ô belle femme, (ces paroles ne furent pas) prises en considération par tes enfants.

3564. Tu tins à Douryodhana, qui convoitait la victoire, ce discours sévère : « Écoute, ô fou, ce que je vais te dire : Là où est la vertu, là est la victoire. »

3565. Cette parole que tu (adressais) à ton propre fils, s’est réalisée. En apprenant (qu’il en est) ainsi, ô belle femme, ne t’abandonne pas au chagrin.

3566, 3567. Ne songe en aucune façon à détruire les fils de Pândou, car, ô bienheureuse, par suite de ton ascétisme, ton œil enflammé de colère pourrait consumer la terre, avec ce qui, (sur elle), est mobile et immobile. » Après avoir entendu ces paroles du Vasoudevide, Gândhâri répondit :

3568. Ô guerrier aux grands bras, il en est ainsi que