Page:Ballin - Le Mahâbhârata, vol1.djvu/419

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

légère, puisque c’était Janârdana lui-même, à la grandeur d’âme démesurée, qui allait (remplir cette mission).

3508. Ô le plus grand des prêtres versés dans le Yayourveda, raconte-moi tout, (comment les choses se sont) véritablement (passées) et la cause qui fit décider ce voyage,

3509. Vaiçampâya dit : La question que tu me poses, ô prince, est digne de toi. Je vais te raconter comment (tout) se passa, ô excellent Bharatide.

3510, 3511. En voyant Douryodhana, le très fort fils de Dhritaràshtra, abattu dans un combat à la massue, d’une manière déloyale, et tué par Bhîmasenaqui ne s’était pas conformé aux règles établies, ô roi, une grande crainte envahit Youdhishthira,

3512. En pensant aux austérités auxquelles se livrait la bienheureuse Gândhârî, qui, grâce à l’ascétisme terrible (qu’elle pratiquait), était capable de consumer l’ensemble entier des trois mondes.

3513. Et, en réfléchissant (à ce danger), il eut cette pensée : « Il faut d’abord apaiser la colère dont Gândhârî est enflammée,

3514. Car, en apprenant que nous avons ainsi tué son fils, elle pourrait nous réduire en cendres, par le feu de sa pensée.

3515. Comment Gândhârî supportera-t-elle ce terrible chagrin, quand elle apprendra que son fils, qui combattait loyalement, a été tué par un moyen frauduleux ? »

3516. Après avoir, à plusieurs reprises, réfléchi ainsi, Dharmarâja, rempli de crainte et de chagrin, dit ces mots au Vasoudevide :

3517. Grâce à ta faveur, ô Govinda, les épines (qui