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allant vers la mer, maîtresse des rivières, cet homme vertueux

2869. Vit Jaighishavya qui l’avait précédé. Et alors cet homme à l'immense éclat, pensa avec étonnement :

2870. « Comment ce mendiant est-il venu à la mer et s’y est-il baigné ? » Ainsi réfléchit le grand rishi Asita.

2871. Après avoir fait ses ablutions selon la règle, avoir récité les mantras à voix basse et fait la prière du jour, l’heureux (Devala) retourna chez lui,

2872. Ayant pris sa cruche pleine d’eau. Au moment où il rentrait dans son ermitage, le mouni

2873-2875. Vit Jaighishavya qui y était revenu. Jaighishavya ne lui adressa pas la parole, (mais) se tint dans l’ermitage, immobile comme un morceau de bois. Et après avoir vu cet (homme), pareil à l’océan, (par la profondeur de ses austérités) plongé dans la mer, il le vit encore revenu le premier à l’ermitage ; ô roi, le sage Asita Devala,

2876. Cet excellent mouni, à la vue de la force de l’ascétisme de Jaighishavya, (force) provenant du yoga, réfléchit :

2877, 2878. « Comment ai-je pu le revoir, (presqu’en même temps), dans mon ermitage ? » Le mouni Devala, qui avait atteint la limite extrême (de la connaissance) des mantras (textes sacrés), désira vivement connaitre (qui était) le mendiant Jaighishavya. Il s’envola (à travers les airs), hors de son ermitage, ô maître des hommes.

2879. Il vit tous les habitants de l’air réunis et Jaighishavya honoré par ces Siddhas (êtres parfaits, saints).

2880. Alors ce Devala Asita, aux vœux fermes, aperçut avec un grand étonnement Jaighishavya qui allait plus loin.