Page:Ballin - Le Mahâbhârata, vol1.djvu/334

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

2798. Aroundhatî pratiquait aussi, (au lieu où ils l’avaient laissée), un ascétisme ininterrompu. Ayant vu Aroundhatî continuellement adonnée aux austérités,

2799, 2800. Varada (Çiva, qui comble les vœux) aux trois yeux vint (vers elle). Le très glorieux dieu Mahâdeva, très satisfait, s’étant approché d’elle après avoir pris la forme d’un brahmane, lui dit : « Ô belle, je désire une aumône. » Alors cette femme charmante à voir, répondit au brahmane :

2801. « Ô prêtre, mon amas de grain est épuisé ; mange des jujubes. » Mahàdeva lui répondit : « Fais cuire celles-ci, ô femme aux beaux vœux. »

2802. Après qu’il lui eut ainsi parlé, désireuse d’être agréable au brahmane, elle les fit cuire. La glorieuse, ayant mis les jujubes sur un feu allumé,

2803. Écouta des récits divins, charmants, salutaires (que lui faisait le brahmane). Cependant cette terrible sécheresse de douze ans prit fin.

2804. Ce temps se passa très durement pour elle, qui ne mangeait pas et (se contentait) d’entendre), en faisant cuire (les jujubes), des récits aussi beaux que le jour.

2805. Alors ces mounis ramassèrent des fruits dans la montagne et revinrent. Puis l’adorable (Mahàdeva), satisfait (de sa persévérance), dit à Aroundhatî :

2806. « Ô femme qui connais les devoirs, approche-toi de ces rishis comme jadis. Je suis content de ton ascétisme et de tes austérités, ô femme qui connais les devoirs. »

2807. Alors l’adorable Hara (Çiva), satisfait, se montra sous sa propre forme, leur raconta la grande action qu’elle avait accomplie, (et leur dit) :