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maux), reprit son ancien éclat. En voyant l’eau de la Sarasvatî purifiée ainsi par ces mounis,

2417. Les Rakshasas, que cela affamait, allèrent vers eux pour implorer leur protection. Après avoir fait l’añjali, ô roi, les Rakshasas, tourmentés par la faim,

2418. Dirent à ces Mounis toujours compatissants : « Nous sommes affamés et privés des règles perpétuelles du devoir.

2419. Ce n’est pas de notre plein gré que nous faisons le mal. C’est par suite des grâces dont vous jouissez, et par la conséquence (fatale) des mauvaises actions,

2420. Que nos crimes s’accroissent, de sorte que nous sommes les Rakshasas de Brahma. C’est aussi par les fautes et l’inconduite des jeunes femmes 19.

2421. Car ceux qui, ainsi, parmi les Vaiçyas, les Coudras et les Kshatriyas, persécutent les brahmanes, deviennent des Rakshasas, (dans leurs existences suivantes),

2422. Les vivants qui offensent un guide sacré, un ritvij, un gourou, un vieillard, deviennent aussi des Rakshasas.

2423. Ô les plus grands des brahmanes, sauvez-nous ici. Vous êtes (assez) puissants pour sauver tous les mondes. »

2424. Cependant les mounis, après les avoir entendus, louèrent la grande rivière. Ces hommes aux sens domptés répondirent au sujet de la protection (demandée) par les Rakshasas :

2425. « Ce sur quoi on a éternué, ce qui est couvert de vers, les rogatons, ce qui est couvert de cheveux, ce qui est rejeté, ce qui est souillé par les larmes,

2426. Une nourriture composée de ces choses, est la