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2363. Où l’adorable Sthânou, ayant offert un sacrifice et honoré la Sarasvatî, établit ce tîrtha, (est appelé) Sthânoutîrtha (tîrtha de Sthânou), ô roi.

2364. Ô maître suprême des hommes, c’est dans ce tîrtha que les dieux sacrèrent, comme commandant en chef de leur grande armée, Skanda qui écrase leurs ennemis,

2365. Dans ce tîrtha de la Sarasvatî, le grand mouni Viçvâmitra obtint, par un ascétisme terrible, que Vaçishtha fût apporté. Écoute cela,

2366. Ô Bharatide, chaque jour les deux ascètes, Viçvâmitra et Vaçishtha, rivalisaient furieusement d’ascétisme.

2367. Ce qui fit que le grand mouni Viçvâmitra devint tout à fait soucieux, et (fut très) affligé en voyant l’éclat de Vaçishtha.

2368, 2369. Ô Bharatide, cet homme, (quoique) continuellement appliqué à son devoir, forma cette pensée : la Sarasvatî apportera rapidement près de moi l’ascète Vaçishtha, le plus grand de ceux qui marmottent des prières. Je tuerai sans aucun doute ce très grand brahmane.

2370. Après avoir ainsi réfléchi, l’adorable grand mouni Viçvâmitra, les yeux rouges de colère, songea à la Sarasvatî.

237L Cette belle (rivière), considérée par le mouni, fut troublée et comprit qu’il avait une grande puissance, et (aussi) une grande colère.

2372. Tremblante, sans couleurs, ayant fait l’añjali, la Sarasvatî s’approcha alors de Viçvâmitra, le plus grand des mounis.

2373. Elle était très affligée, pareille à une femme dont le mari est tué. Elle dit au plus grand des mounis : « Commande. Que dois-je faire ? »