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2166-2168. Les mounis qui se trouvaient là, dans le voisinage de la Sarasvatî, étaient les ascètes Bâlikhiliens 14 ô grand roi, ceux qui broyaient leur grain entre deux pierres (Açmakuttas), les Dantoloûkhalinas (qui mangent leur grain non moulu), les Prasamkhyânas (qui ne récoltent des vivres que pour le besoin présent), les ascètes se nourrissant d’air, d’eau ou de feuilles, ceux qui se livraient à des mortifications diverses, et ceux qui se couchaient sur la terre (nue). Ils faisaient briller la Sarasvatî d’un éclat semblable à celui que, (dans le ciel), les dieux donnent à la Gangâ (le Gange).

2169. Des rishis (dont l’emploi est) d’offrir des sacrifices, arrivèrent par centaines. Ces (hommes) soumis à de grands vœux ne virent aucune place (où s’établir, qui leur fût offerte par les rives) de la Sarasvatî.

2170. En vue de la pureté, ils arrosèrent ce tîrtha de libations, et (ornés) de leurs cordons sacrificiaux, accomplirent diverses œuvres pieuses et offrirent des agnihotras.

2171, 2172. Alors, la Sarasvatî vit la multitude désespérée et pleine de soucis de ces rishis. Remplie de compassion pour leur pieux ascétisme, la meilleure des rivières se retourna dans leur intérêt, en creusant (des canaux limitant) de nombreux bosquets.

2173. Puis, ô Indra des rois, la Sarasvatî, la meilleure des rivières, après s’être retournée en leur faveur, s’écoula en se dirigeant de nouveau vers l’ouest.

2174. Je poursuis mon cours après avoir fait en sorte que leur arrivée (ici) ne soit pas vaine, dit-elle. La grande rivière accomplit dans cette circonstance un grand prodige, ô roi.

2175. C’est ainsi, ô roi, que ce bosquet fut appelé (le