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1633. On entendit en ce lieu un grand bruit, (causé) par ces femmes qui pleuraient et se lamentaient, en apprenant la ruine de l’armée.

1634. Alors, ces jeunes femmes, ne cessant de pleurer, pareilles à des orfraies femelles, faisant résonner de leurs cris le sol de la terre,

1635. Ou bien se frappaient la tête, ou bien, pleurant, de tous côtés, s’arrachant les cheveux, avec les mains et les ongles,

1636. Elles poussaient des cris de : Ah ! Ah ! et, affligées, se frappant la poitrine, pleuraient et se lamentaient, ô maître des hommes.

1637. Alors, les gens de la maison de Douryodhana, malades de terreur, ayant des larmes dans la voix, s’avancèrent vers la ville, emmenant les épouses du roi.

1638. 1639. Les portiers, leur baguette professionnelle à la main, ayant pris des lits brillants, (ornés) de couvertures précieuses, s’en retournèrent rapidement à la ville protectrice des hommes, ô maître des hommes. D’autres aussi, montés sur des chariots de guerre attelés de mules,

1640, 1641. Ayant pris leurs propres épouses, s’avancèrent vers la ville. O grand roi, les hommes qui y allaient virent ces belles femmes que, naguère, le soleil même ne voyait pas dans leurs demeures, ô excellent Bharatide.

1642-1644. Elles s’en allèrent rapidement à la ville, ayant leurs maris et leurs parents tués. Les hommes, jusqu’aux bergers, (qui s’enfuyaient loin) de leurs troupeaux, (laissés ainsi) sans gardiens, coururent (aussi) vers la ville, se regardant les uns les autres, tourmentés par la terreur (que leur inspirait) Bhîmasena, et ayant