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1621-1623. Le roi solidifia l’eau par un charme magique. Quand il fut entré et (que je fus) resté seul, je vis les trois chars du héros Çaratvatide Kripa, du fils de Drona, le meilleur des maitres de chars, et de Boja Kritavarman, qui, réunis, blessés de flèches, leurs chevaux fatigués, s’approchaient de ce côté. M’ayant aperçu, ils poussèrent rapidement leurs chevaux.

1624. Ils me dirent, quand ils se furent approchés de moi : Grâce au ciel, tu es vivant, ô Sañjaya. Puis tous m’interrogèrent sur le roi ton fils.

1625. Peut-être, ô Sañjaya, (me dirent-ils), Douryodhana, notre roi, vit-il (encore). Je leur appris que le roi était sauf.

1626. Je leur rapportai tout ce que Douryodhana m’avait dit et je leur indiquai même l’étang où il était entré.

1627. Açvatthâman, ô roi, ayant entendu le récit que je venais de faire et vu le grand étang, exhala ses plaintes.

1628. Hélas, (dit-il), ce roi ne sait pas que nous vivons, car, réunis à lui, nous sommes (encore) capables de combattre les ennemis.

1629. Ces trois grands guerriers, excellents maitres de chars, après s’être lamentés longtemps en ce lieu, ayant aperçu les fils de Pândou sur (le champ) de bataille,

1630. Me firent monter sur le char bien orné de Kripa. Et les trois chars, seuls restes de ce qui avait été détruit, se dirigèrent vers le campement de l’armée.

1631. Le soleil était couché. Les troupes épouvantées pleuraient, parce qu’elles avaient appris que tes fils étaient tués,

1632. Alors, ô grand roi, des hommes vieillis dans (l’occupation de) protéger les femmes, prirent les épouses du roi et s’avancèrent vers la ville.