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15. Ce cocher affligé, pleurant et levant les bras (au ciel), après avoir pénétré dans la ville, entra chez le roi.

16. Il pleurait, ô tigre des hommes. Ah roi ! Ah roi ! disait-il dans sa douleur, malheur ! malheur ! la mort du magnanime est notre perte.

17. Le destin est bien puissant, et il est difficile de décider ce qu’il faut faire, quand tous ceux dont la force était égale à celle d’Indra ont été tués par les Pândouides.

18-19. À la vue de Sañyaya en proie à la plus vive affliction, ô roi, chacun éclata en sanglots. De toutes parts, ô le plus grand des rois, on criait : Ah roi ! Ah roi ! De tous côtés, ô tigre des hommes, cette ville entière, jusqu’aux enfants,

20. Ayant entendu dire que le roi était tué, poussa un cri de désespoir, nous vîmes les hommes et les femmes se mettre à courir,

21. Extrêmement affligés, affolés, ayant comme perdu l’esprit. Alors le cocher troublé, étant entré dans la demeure royale,

22. Vit le plus grand des rois, le Souverain qui (ne voit que par) l’œil de la sagesse (ce prince), sans péché, assis, entouré de tous côtés 1

23. Par ses brus, par Gândhârî, par Vidoura et par d’autres parents et amis qui se tenaient constamment là, ô excellent Bhâratide.

24. Et il adressa, en pleurant, la parole au noble roi, qui réfléchissait sur la mort de Karna, ô Janamejaya.

25. Le cocher dont le cœur était bien loin d’être gai, dit, d’une voix entrecoupée par les sanglots : Je suis Sañyaya, ô tigre des hommes, hommage à toi, ô excellent Bhâratide