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901. Ayant réfléchi à cet exploit qui lui était laissé (comme son lot, et qui consistait à triompher du) noble Çalya, le magnanime (Youdhishthira) appliqua sa pensée à (préparer la) mort de ce héros, ainsi que cela lui avait été dit par (Krishna) le jeune frère d’Indra.

902. Dharmarâja saisit une lance ayant l’éclat de l’or, au manche doré et orné de pierreries, et, roulant les yeux avec colère, regarda le roi de Madra.

903. Que celui-ci, (ainsi) regardé par le roi des rois dont l’âme était purifiée et dont les fautes étaient effacées, n’ait pas été réduit en cendres, cela, ô roi, me semble un prodige.

904. Puis le plus excellent des descendants de Kourou, le magnanime (Youdhishthira), lança avec une très forte impulsion cette lance flamboyante, étincelant de l’éclat des plus excellents joyaux, au manche brillant et terrible.

905. Tous les Kourouides réunis , regardaient cette (arme) qui brillait ainsi, jetant des étincelles de feu par suite de la grande force (avec laquelle elle était lancée), et qui tombait subitement comme, à la fin du Youga, un grand météore (tombe) du ciel.

906. Dharmarâya fit un effort, (et) lança ce (javelot qui était) semblable, (par l’effroi qu’il inspirait), à la nuit dans laquelle le monde est détruit à la fin du Youga, pareil à la nourrice d’Yama son lien à la main, terrible de forme, infaillible, comparable au bâton de Brahma.

907. Honoré avec soin par les fils de Pândou, au moyen de parfums, de guirlandes, d’une place d’honneur, (d'oblations), de boissons et d’aliments, brillant, semblable au feu Samvartaka (qui détruit tout à la fin du monde), puissant comme les incantations de l’Atharveda d’Angiras.