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fanatique de son métier, obtenant une citation au Bulletin Officiel, une au Corps d’armée et deux lettres de félicitations du ministre.

Alors qu’il était à Metz, au 11e régiment de chasse, il est blessé au cours d’un exercice de nuit. Lorsqu’il est démobilisé, Génin compte 350 heures de vol dont 120 de nuit ; ses hautes qualités le font accepter comme pilote par la Compagnie Aérienne Française dont il deviendra le chef-pilote. En décembre 1927, il entre à la Compagnie des lignes Farman, qui devait fusionner avec Air-Union, puis être intégrée dans Air-France.

Immédiatement, ayant fait équipe avec Aubert dès 1928, il s’attache à résoudre le problème du vol par mauvais temps ; durant huit ans ils vont consacrer toute leur science professionnelle à dégrossir les problèmes pratiques que posent le vol et l’atterrissage dans le brouillard.

Ils ont, eux aussi, poursuivi un idéal, digne de celui des Dagnaux, des Chenu et des Noguès, car ils ont tracé dans la nuit et dans la brume la route de sécurité du « vol aveugle ».

En 1930, dans la nuit du 30 avril au 1er mai, Génin décolle du Bourget à bord d’un Farman « Goliath » et inaugure le service de nuit Paris-Berlin. Désormais il sera un spécialiste de ce parcours très dur sur lequel il va totaliser, en 1930, 120 984 kilomètres, se classant avec cette performance parmi les lauréats du Prix des Pilotes de ligne décerné pour cette année-là par le Comité Français de Propagande Aéronautique, et ce, pour la double période janvier-juillet et juillet-décembre.

Sur tous les terrains d’Europe l’on commence de parler des vols d’une remarquable régularité