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contemporains, que l’on commença à idéaliser Nétchaïeff et son action révolutionnaire.

Que Bakounine, qui, lui-même, séduisait tout le monde, se soit épris de Nétchaïeff, cela nous démontre combien facilement il se laissait entraîner, même par des natures inférieures, dès qu’il remarquait leur activité, leur énergie !

Toutefois, les relations intimes de Bakounine avec Nétchaïeff lui firent beaucoup de tort en Occident.

Au mois de septembre, en 1871, le Congrès International de Londres, sur la proposition du Conseil général, conduit par Marx, prit la résolution de faire une enquête sur la participation de l’Alliance et de Bakounine dans l’affaire Nétchaïeff et chargea Nicolas Outine d’en dresser un rapport. Ce rapport fut présenté au Congrès International de la Haye en 1872 et publié sous le titre de « L’Alliance Internationale de la Démocratie Socialiste et l’Association Internationale des Travailleurs, etc. » (Londres-Hambourg, 1873. Une édition allemande de cet opuscule parut à Braunschweig, en 1874[1]).

  1. On trouve la défense de l’Alliance dans la publication : « Mémoire présenté par la Fédération Jurassienne de l’Association Internationale des Travailleurs à toutes les Fédérations de l’Internationale ». Sonvillers 1873. Ce Mémoire renferme beaucoup de documents et d’articles publiés dans les journaux, ainsi que des discours de Bakounine. Dans son ouvrage « Le socialisme contemporain », Émile de Laveleye, en présentant Bakounine comme « l’apôtre du nihilisme », puise principalement dans le rapport d’Outine. La collision entre les partis de Marx et de Bakounine est exposée assez impartialement dans l’œuvre de Malon, ci-dessus mentionnée.