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donne à l’Alliance de la Démocratie sociale qu’il avait organisée en 1864 et qu’il estimait être l’avant-coureur de l’Alliance Internationale des socialistes révolutionnaires, dont il donne le programme suivant :

« Étant fondée dans le but de défendre le socialisme contre le dogmatisme religieux et politique de Mazzini, l’Alliance a adopté dans son programme l’athéïsme, la négation de toute autorité et de tout pouvoir, la suppression du droit juridique, l’abolition de l’esprit bourgeois qui, dans l’État, tient la place de la liberté humaine ; enfin, proclame la propriété collective. L’Alliance proclame le travail comme base d’organisation de la société et, dans son programme, elle indique la Fédération libre comme devant être constituée de bas en haut ». (« Le développement historique de l’Internationale », p. 301. Comp. « La théologie politique de Mazzini, etc. »)[1].

Nous trouvons quelques renseignements sur la vie de Bakounine, à Florence, dans Angelo De Gubernatis, qui fut pendant un certain temps, très lié avec lui, mais avec qui il se brouilla ensuite. Ces renseignements sur Bakounine, que De Gubernatis révèle dans le « Proemio auto-biografico » de son « Dizionario

  1. La réaction contre les doctrines de Mazzini (Dio e popolo) incita Bakounine à l’athéïsme le plus prononcé. À propos de ses déclarations athées au congrès de la Ligue de la paix en 1869, à Bern, Tourguéneff écrivit à Herzen : « Il paraît que les idées de Bakounine se sont modifiées. La dernière fois que je l’ai rencontré à Londres, il croyait encore à un Dieu personnel et dans une conversation que nous eûmes à la vieille manière romanesque, en nous promenant dans les rues au clair de la lune, il blâma même ton athéïsme. »