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tout à fait assuré ; maintenant il faut s’occuper du reste. »

Le 11 février, Tourguéneff écrivit encore à Herzen :

« Le dromadaire (frère de Bakounine) est venu ici ; en traînant, il a mâché quelques paroles, grinçant comme une porte rouillée, et est reparti, en me laissant l’adresse de « Lafare frères », auxquels il faut payer les 1000 francs que Michel leur doit. J’ai ouvert une souscription à ce sujet, mais à peine a-t-elle donné 200 francs, en dehors des 500, que j’ai versés moi-même. Bakounine me demande 1000 roubles en argent ; je suis prêt à les lui remettre avant mon départ, mais ce sera à titre d’à-compte sur son subside, durant les trois années suivantes (à peu près, car la somme de 1000 roubles ajoutée aux 500 francs que j’ai déjà payés formera un total moindre que la pension que j’aurai à lui servir pendant les trois années). Je t’en prie, dissuade-le de faire venir sa femme à présent, ce serait une véritable folie. Il faut qu’il ait le temps de s’orienter quelque peu. »

On voit d’après cette lettre de Tourguéneff, que Bakounine s’était adressé à lui pour faire venir sa femme à Londres. Tourguéneff lui promit son concours et ajouta : « En cela, comme en toute autre chose, tu peux compter sur mon ancienne amitié pour toi, qui, Dieu merci, ne peut être influencée par les idées politiques. »

Dans sa lettre à Herzen, datée du 2 avril 1864, Tourguéneff parle encore de son subside à Bakounine : « que Bakounine, qui m’a emprunté de l’argent