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et chargés avec Zach de rédiger un Appel à tous les peuples de l’Europe[1]. Ce projet définitivement rédigé par Palatzki, fut accepté dans la séance plénière du congrès ; il doit être considéré, en quelque sorte, comme l’œuvre de Bakounine, qui, d’ailleurs, en partageait les idées principales. Dans cet Appel, le congrès proclamait l’émancipation des peuples, à l’extérieur comme à l’intérieur, et, dans ses conclusions, proposait d’organiser un congrès paneuropéen.

En dehors du comité ci-dessus mentionné, Bakounine figurait sur la liste générale des membres comme Rossianine, c’est-à-dire Russe, originaire de la Grande Russie, et était inscrit dans la section polono-petite-russienne (Zbor Polsko-rusinski), qui se composait de Galiciens et de Buckowiniens c’est-à-dire de Polonais et de Ruthènes (Petits-Russiens), à l’exception d’un prêtre vieux-croyant de la colonie russe à Biélaïa Krinitza, en Buckowinie, qui était

  1. Zach, Morave d’origine, était au service du prince de Serbie et sur la liste des membres du congrès était désigné ainsi : « Morave, pour la Serbie ». Springer rapporte que, « d’après le programme officiel, les Slaves qui n’appartenaient pas à l’Autriche, ne devaient être admis à y assister qu’à titre d’étrangers. En réalité, ce furent précisément ces hôtes qui exercèrent la plus grande influence sur les débats. En effet, l’ordre du jour fut présenté par un Slave de Lausitz ; le point essentiel des mémoires les plus importants soumis au congrès, fut exposé par Zach, fonctionnaire, attaché au service du roi de Serbie, et par Libelt, de Posen, et la grande animation des séances privées des sections était provoquée par le Russe, Bakounine. » (A. Springer. Geschichte Oesterreichs seit dem Wiener Frieden, 1809. 2 Bd. s. 333).