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« On s’étonne de ces héros qui, devant deux mois de prison, se hâtent de rentrer leurs cornes. Le propriétaire de cette feuille stupide voit bien, à présent, qu’il n’était pas tombé entre bonnes mains, et il me prie de lui venir en aide. Il se repent d’avoir laissé passer les viles attaques de Marx contre moi ; Bakounine avait aussi protesté. Figure-toi que Bakounine, qu’avec mon argent, j’ai sauvé de la Sibérie et de tous les diables, s’est joint contre moi à toute cette canaille ; il cherche maintenant à se disculper, en essayant de me persuader qu’il n’avait pas lu les choses que, cependant, il avait rédigées de concert avec eux. Tu peux être certaine que jamais, dorénavant, je n’entrerai en aucunes relations avec toute cette compagnie. »

Et plus loin, il dit :

« On reste à la campagne ; quel beau séjour ! J’espère que nous nous reverrons, et encore sans avoir ici Marx ni Bakounine, car je suis très affecté de leur conduite à mon égard. »

Quelques mois plus tard, Ruge écrivait à Fleischer :

« J’entends dire de Bakounine qu’il s’est lancé dans le grand journalisme. Alors, il cherche donc, enfin, sur ses vieux jours, à exercer son activité. »

Probablement Ruge fait allusion à la collaboration de Bakounine à « La Réforme. » Collaboration sur laquelle nous n’avons pas de plus amples renseignements.

Plus tard, ce même Ruge dans ses « Souvenirs de Michel Bakounine » (Neue Freie Presse, 1876, 28-29 septembre), se rapportant à la même période, nous donne sommairement la caractéristique suivante de son ami :