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de la France actuelle et de l’Europe, qui devra servir d’enseignement aux hommes politiques de l’avenir prochain. Je veux donc que mon œuvre soit complète. Ce ne sera pas une brochure, mais bien un volume. Est-ce qu’on a notion de cela à l’imprimerie coopérative ? Cela devra changer complètement nos conditions ; j’en ai déjà parlé dans mes lettres précédentes et c’est précisément à toi que je m’adresse actuellement. O. m’écrit que tu te charges de la correction des épreuves. Je t’en prie, mon ami, demande à Jouk de t’aider. Je suis persuadé qu’il ne te refusera pas sa collaboration et en même temps qu’il me prêtera son concours. Une intelligence et deux yeux, surtout lorsque ce sont les tiens, valent déjà beaucoup, mais « deux intelligences valent mieux encore[1] ». S’il accepte, je serai tout à fait tranquille à ce sujet ; sinon, je te prierai de m’envoyer ici les deuxièmes épreuves, avant de mettre sous presse. Prie Jouk de te venir aussi en aide dans tes pourparlers avec l’imprimerie. Fais-donc tout cela, mon vieil Aga, je t’en prie, et remets immédiatement la lettre ci-jointe à Joukovski.

À propos où sont allés O. et sa femme ? Tu m’écris qu’ils sont partis, mais tu ne dis pas pour où, ni pourquoi faire, ni quand ils reviendront. Cependant, il m’est indispensable de le savoir. O. m’annonçait dans sa dernière lettre qu’il avait l’intention de venir chez moi. Je l’attends. Fais-moi part de tout ce que tu sais de lui et envoie-lui ma dernière lettre avec les deux autres que je t’avais écrites de Zurich et que, j’espère, tu n’as pas laissé s’égarer.

Réponds-moi au plus vite, mon vieil Aga. Pour

  1. Proverbe russe (Trad.).