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serai probablement obligé de partir bientôt d’ici. Mais je n’ai pas le sou. Par conséquent, mes chers amis, faites encore un dernier effort. Cotisez-vous pour réunir la somme de cent francs qui m’est absolument nécessaire et que vous enverrez à Mme Bastelica, 32, Boulevard des Dames, en l’accompagnant d’une lettre signée du nom d’Eulalie Bertier, avec prière de remettre cet argent à Mme Lise. Je serai très fâché de m’éloigner d’ici, mais cela peut devenir indispensable, et même dans un bref délai. Où irai-je ? Je n’en sais rien encore, à Barcelone ou à Gênes, pour m’en retourner ensuite à Locarno. Quel est votre avis, mes amis ? Bien entendu, dans le cas où je serais forcé de me sauver d’ici ce que je ferai seulement à la dernière extrémité.

Réponds-moi de suite, à l’adresse de Mme Bastelica (pour Michel). Mettre cette dernière mention sur la première enveloppe, et non à l’extérieur.


M. B.



LETTRE DE BAKOUNINE À OGAREFF


19 novembre 1870. Locarno.


Mon cher vieil ami Aga,


Tu n’es pas bien prodigue de tes lettres. Serait-ce donc toujours l’alcool qui en est la cause ? Eh ! mon vieux, il faut que tu t’en abstiennes quelque peu. Bois, si tu veux ; mais en gardant juste la mesure afin de ne pas négliger la cause, ni tes amis et de ne pas te perdre toi-même. Ta dernière lettre m’a fait conclure que tu ne lis que distraitement celles que je t’envoie ;