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l’ambassade russe, et qu’il s’était dirigé sur Bade, pour, supposait-on, se rendre ensuite en Belgique.

Le 27 février 1844, Waadt rapporte[1] :

« Bakounine a passé quelque temps en 1843 à Nyon, puis il est parti subitement pour faire un voyage en Allemagne ; à son retour il a séjourné quelque temps dans la commune de Prangins ; enfin, le syndic lui ayant fait observer que ses papiers n’étaient point en règle, il est reparti ; dès lors il n’a plus reparu. »

D’après la communication du professeur Schweitzer[2], il paraît que dans les papiers de Weitling on n’a rien trouvé sur Bakounine, mais il serait difficile de l’affirmer, vu que ces lettres sont pour la plupart signées de pseudonymes. Toutefois il n’y est pas question d’expulsion.

Plus tard Herzen raconta dans la Cloche du 15 janvier 1862, qu’aussitôt après le rapport de Bluntschli, Bakounine reçut l’ordre de rentrer en Russie :

« Il n’y alla pas. Nicolas le renvoya devant les tribunaux ; le sénat le déclara destitué de son grade, de ses titres de noblesse, etc. Il partit pour Paris. »

Dans sa brochure : « Le nihilisme russe. Mes relations avec Herzen et Bakounine », (Leipzig, 1880), Ivan Golovine rapporte que lui et Bakounine avaient reçu en même temps l’ordre de rentrer en Russie, mais que, comme ils s’y refusèrent, ils furent destitués, par le sénat, de tous leurs droits civiques. L’am-

  1. Texte original. (Trad.)
  2. Nous adressons tous nos remerciements à MM. les professeurs Schweitzer et Stern, qui ont bien voulu nous communiquer ces renseignements