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ne le repoussez pas, il pourra nous rendre d’importants services sous tous les rapports. Invitez-le donc à votre réunion ; il nous est fidèle et avec cela très discret. Les membres correspondants seraient : Alexandre Alexandrovitch, Herzen et moi.

Organisez-donc cela, mes amis ; je vous le répète encore une fois, nous avons le devoir de le faire, pour le seul motif déjà que nous sommes Russes. Si vous n’avez pas perdu entièrement la faculté de vouloir, la réalisation de cette organisation sera des plus faciles. Faites-donc une réunion pour arrêter le programme de la feuille et pour établir la ligne de conduite que l’on aura à suivre, de même que pour préciser le côté matériel de la chose, et ne vous séparez pas avant d’avoir pris vos résolutions sur toutes ces questions avec assez de précision pour les mettre en pratique. De plus, nous devrons, de temps en temps, envoyer des correspondances, signées de nous, dans les journaux français et étrangers.

Tu as lu ma lettre sur Herzen que j’envoie à la « Marseillaise ». Boy m’écrit que tu en es satisfait. Si la « Marseillaise » veut publier, comme je l’espère, cette première lettre, je lui en donnerai une série. J’ai prié Perron de vous faire lire mon autre article que j’espère placer, par son intermédiaire ou par les soins de Robin, dans le Rappel. Je l’ai écrit pour riposter à un certain prince, Wiazemski, qui a eu l’audace d’affirmer publiquement que la peine de mort est abolie en Russie. Wiazemski ne manquera pas de me faire une réplique, et alors, je l’arrangerai joliment. Mais, pour cela, je dois avoir deux choses. En premier lieu, il faut, mon vieil ami, que tu prennes, avec l’aide de Joukovski, des notes pour