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le public toutes les nouvelles arrivant de Russie et, en cas d’urgence, de publier dans les journaux étrangers : français, allemands, italiens et anglais des polémiques contre les calomnies officielles ou officieuses du gouvernement russe. Le mieux serait de faire paraître, une fois par semaine, une feuille lithographiée, dont on enverrait des exemplaires dans toutes les rédactions des journaux les plus importants de l’Europe, en leur demandant, en échange, le service gratuit de leurs publications. Pour cela, il est nécessaire que Boy organise une correspondance continue avec le Comité, en Russie, et qu’il s’occupe de cette affaire plus sérieusement qu’il ne l’a fait lors de ses promesses à la rédaction de la Cloche. Et même, dans le cas où des correspondances spéciales feraient défaut, la lecture des journaux russes et de toutes les fadaises que les agents du gouvernement répandent dans la presse étrangère, suffirait déjà pour fournir les informations nécessaires pour la publication de votre feuille hebdomadaire. Je suis persuadé que cela est tout à fait réalisable, sans entraîner beaucoup de frais, qui, comme de raison, seraient payés par la caisse des « fonds ». Il y faut seulement de la bonne volonté, de la ténacité, et se mettre au travail sérieusement.

Je vous conseillerais de constituer ce bureau de la manière suivante : membres exécutifs — Ogareff, Joukovski, sa femme, la charmante Adia, qui serait pour nous une aide inappréciable : active, intelligente et silencieuse comme la tombe, enfin, Perron.

Je ne sais pas, mes amis, si vous vous êtes liés avec ce dernier. Dans le cas où vous auriez négligé de vous rapprocher de lui, vous auriez eu grandement tort.

Cet homme mérite toute notre confiance, et si vous