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tion ; critique d’un nouvel essai réactionnaire contre la philosophie libre. »

Bien que cette brochure soit anonyme, il ressort d’une lettre d’Arnold Ruge, dont nous donnons un extrait plus loin, que Bakounine en était l’auteur.

Dans cette brochure on ne trouve aucune allusion à une discussion politique ou sociale ; la lutte est engagée sur un terrain purement philosophique.

Peu de temps après, Bakounine écrivit un ouvrage plus populaire et d’un plus grand intérêt social, qu’il publia dans les Hallische Iahrbücher, rédigées par Arnold Ruge.

Dans cet article, tout en commentant le système de Hegel, il glorifie l’action politique et les traditions révolutionnaires dans un esprit absolument antichrétien et démocratique (Strauss, Feuerbach). Le gouvernement prussien supprima les Hallische Iahrbücher, mais Ruge reprit sa publication à Leipzig, sous le titre de Deutsche Jahrbücher. Bakounine alla trouver Ruge à Dresde, il fit paraître dans les numéros 247-251 de ce journal un nouvel article : « La réaction en Allemagne, fragment publié par un Français », qu’il signa du pseudonyme de Jules Élizard. L’auteur admet que, seuls, les partis qui ont adopté des théories avancées ont de l’importance. D’après lui, parmi tous les ennemis de la liberté qui existent en Allemagne, on ne doit prendre en considération que les jeunes. Par contre, la jeunesse aristocratique et celle des classes commerciale et bureaucratique, bien qu’hostiles à la liberté, n’ont pas d’importance ; que, seule, est digne d’attention la catégorie des « adversaires