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novitch, à présent retraité, conserve comme par le passé une grande amitié pour lui ; qu’il lui avait même donné plusieurs mille francs pour la propagande chez les raskolniks et au Caucase, ce qui lui a mérité un blâme du gouvernement révolutionnaire polonais. Qu’y a-t-il de vrai dans tout ceci ? Je n’en sais rien. C’est tout, mes amis, ce que j’ai pu faire jusqu’ici, concernant l’affaire dont vous m’avez chargé.

Toi, Herzen, tu dois avoir connaissance du succès de Metchnikoff (Léon), il a réussi à organiser le transport gratuit de tout ce que nous aurions à expédier de Livorno à Constantinople, et même jusqu’à Odessa. On demande seulement une adresse pour cette dernière ville. Mais comment l’avoir ? Ce sera bien, si mon nouvel ami tient sa promesse ; sinon, vous serez obligés de vous adresser à la « Terre et Liberté », — si toutefois cette Société n’est pas un mythe, — pour lui demander de vous indiquer un homme de confiance à Odessa. Je ne vois pas d’autre moyen. Je te demande encore une fois, Ogareff, si tu persistes toujours à croire que la « Terre et Liberté » existe de fait. Si c’est une Société réelle, il est bien temps qu’elle sorte enfin de sa coquille. As-tu pu avoir quelque preuve de son efficacité et de son activité ? Si elle donne signe de vie, quel est l’objet de ses préoccupations, le but principal qu’elle se propose d’atteindre prochainement ? Quel est, actuellement, son programme d’action, et quel est le vôtre également ? Quelles sont vos espérances et vos craintes, à quoi pouvez-vous vous attendre ? Avez-vous réussi à établir des relations régulières avec cette Société ? As-tu reçu, enfin, la réponse de Straube et de mon Finlandais ? En es-tu satisfait ? Avez-vous pu organiser par leur intermédiaire une communication avec Pé-