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contre Dieu lui-même, et que si je voulais envisager les choses à fond, je serais un charmant garçon dans le sens de « bon vivant et de bon camarade » et ainsi de suite.

« De mon côté, je voudrais repousser loin de moi toute prétention à devenir un grand homme et rester simplement un homme comme les autres »…

Pypine, dans ses écrits, parle souvent, à propos de Biélinski, des dissidences existant entre celui-ci et Bakounine.

Néanmoins Bakounine, en compagnie de Katkoff et de Ketcher, alla reconduire Biélinski jusqu’à la station du chemin de fer de Tchernaïa Griaz, lorsqu’il quitta Moscou pour prendre, avec Panaeff, le train de Pétersbourg.

Nous trouvons également ce qui suit, dans les souvenirs de Panaeff :

« Lorsque le train se mit en marche, je me penchai par la portière et je vis Bakounine nous suivre d’un œil triste et tendre à la fois ; Ketcher nous envoya quelques mots d’adieux, en agitant sa casquette ; Katkoff restait immobile, les bras croisés, le regard méditatif fixé sur notre compartiment. »

Cependant, Biélinski subissait encore l’influence de Bakounine dans l’ordre des idées philosophiques et religieuses. Bientôt après son départ, il écrivit à Botkine :

« Mes idées sur l’immortalité sont de nouveau à l’envers ; Pétersbourg a la propriété extraordinaire de convertir au christianisme, et Michel (Bakounine) n’y est pas étranger non plus. »

Peu de temps avant ce départ de Biélinski, Ogareff