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une rémunération de 2,000 francs, plus 1,000 francs pour les frais de voyages, soit 3,000 francs au minimum. Et avec les 2,000 francs pour Varvara Timothéevna, le total s’élèvera à 8.000 francs. Où les prendra-t-on ?

Il n’y a pour cela que deux moyens :

1° Faire un emprunt, duquel tu te rendras caution, Herzen, soit sur les « fonds » dont vous disposez, soit à la caisse de la nouvelle Association, vu que ses fonds à elle ne sauraient être employés mieux et plus fructueusement pour la cause commune. Il faut espérer que l’Association pourra bien nous prêter une somme de 8,000 francs. Elle n’aura pas à débourser toute cette somme à la fois, on la lui fera payer en différents termes, par fractions de 2,000 frs. chaque trimestre, je suppose.

2° La totalité de cette somme, soit 6,000 francs, au moins, pour les deux agents, ou, enfin, la moitié de cette somme devra être empruntée à l’Association sur son capital productif. Je voudrais y ajouter encore 2,000 francs pour entretenir un agent dans le nord de l’Allemagne, à la frontière russo-polonaise, ce dont j’aurai à dire quelques mots plus loin. On ne peut tenter aucune entreprise commerciale sans encourir des risques et sans y apporter un sacrifice de capital productif. Et c’est précisément dans l’audace d’une initiative sensée et dans un calcul raisonné que se manifeste le noble côté du commerce. D’ailleurs, nous n’avons pas d’autre risque à courir dans notre affaire que celui du choix de nos agents. L’organisation des voies de communication est très possible, il faut seulement savoir profiter de cette possibilité.

Si nous parvenons à organiser sur une large