Page:Bakounine - Lettres à Herzen et Ogarev, trad. Stromberg, Perrin, 1896.djvu/10

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Il est regrettable que la vie et l’action de ce remarquable personnage aient été, jusqu’à maintenant encore, si peu mises en lumière, bien que près de vingt ans se soient déjà écoulés depuis sa mort et qu’il ait compté de nombreux amis et partisans pendant sa retentissante carrière.

Bakounine nous a laissé plusieurs ouvrages publiés et un certain nombre de manuscrits, dont quelques-uns furent édités après sa mort par les soins de ses amis. Mais presque tous n’étant que de simples fragments, ces documents, à eux seuls, ne seraient que trop insuffisants pour donner la caractéristique de cet homme, attendu que la part d’influence littéraire qu’exerça Bakounine, dans son action générale, fut absolument nulle. C’était essentiellement un tribun et un agitateur. Et c’est pour cela, qu’après ses discours, sa correspondance doit être considérée comme le véritable monument de son activité. Il serait à désirer que les paroles de Bakounine, rapportées dans leurs mémoires, par ses amis et ses compagnons de lutte ainsi que les lettres qu’il leur a écrites, fussent

    était difficile et nous ne nous permettrons pas d’en juger. Il n’est pas, en effet, toujours possible de porter une appréciation rigoureusement exacte, lorsqu’il s’agit de juger, presque, un contemporain et surtout un homme de nature passionnée et de tempérament prodigieusement énergique, comme était Bakounine.
    On voit, d’après les annotations de M. Dragomanov, qui accompagnent les lettres de Bakounine, qu’il se trouvait à l’étranger plusieurs années avant la mort de celui-ci, ayant dû abandonner la chaire d’histoire qu’il occupait à l’université de Kieff. (Trad.)