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renoncer à tout espoir d’amélioration de leur sort, ils doivent fatalement marcher dans cette voie. Pour unir, en effet, les travailleurs de toutes les nations de l’Empire d’Autriche sous le même drapeau, ne doivent-ils point reconnaître à toutes ces nations les mêmes droits ? Ils doivent donc mettre fin à toute domination en Autriche. Ils doivent détruire l’empire.

Mais une fois cet empire détruit, l’association des travailleurs autrichiens, qui embrasse déjà tant de nationalités différentes, formera d’elle-même le commencement d’une vaste organisation internationale, et rien n’empêchera que les associations ouvrières de tous les autres pays de l’Europe, une fois émancipées, venant se joindre à elle, ne forment avec elle l’association universelle.

Telles sont les raisons qui nous font saluer avec une joie profonde ce magnifique mouvement du Parti démocrate socialiste en Autriche.

(Égalité du 19 juin 1869.)

VIII

La « Montagne » et M. Coullery.



[Le Dr Coullery avait été un des premiers propagandistes de l’Internationale en Suisse. Il avait fondé en 1865 la section de la Chaux-de-Fonds, et publié pendant trois ans (1866-1868) un journal qu’il intitula la Voix de l’avenir. Mais il voulut se faire de l’Internationale un marchepied pour arriver à une situation politique, et à cette fin il fit alliance, au printemps de 1868, avec le