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Et, en attendant, continuons, redoublons, étendons toujours davantage le travail de notre propagande. Il faut que les travailleurs de tous les pays, les paysans des campagnes aussi bien que les ouvriers des fabriques et des villes, sachent ce que veut l’Association internationale, et comprennent qu’en dehors de son triomphe il n’y a pour eux aucun autre moyen d’émancipation sérieux ; que l’Association internationale est la patrie de tous les travailleurs opprimés, le seul refuge contre l’exploitation des bourgeois, la seule puissance capable de renverser le pouvoir insolent des bourgeois.

Organisons-nous, élargissons notre Association, mais en même temps n’oublions pas de la consolider, afin que notre solidarité, qui est toute notre puissance, devienne de jour en jour plus réelle. Devenons de plus en plus solidaires dans l’étude, dans le travail, dans l’action publique, dans la vie. Associons-nous dans des entreprises communes pour nous rendre l’existence un peu plus supportable et moins difficile ; formons partout et autant qu’il nous sera possible ces sociétés de consommations, de crédit mutuel et de production, qui, tout incapables qu’elles sont de nous émanciper d’une manière suffisante et sérieuse dans les conditions économiques actuelles, habituent les ouvriers à la pratique des affaires et préparent des germes précieux pour l’organisation de l’avenir.

Cet avenir est proche. Que l’unité d’esclavage et de misère qui embrasse aujourd’hui les travailleurs