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ruption bourgeoise qui s’était emparée du pouvoir sous le nom de Directoire, fut, comme je l’ai déjà dit, l’usurpation du premier Bonaparte.

Cette histoire, mille fois plus lugubre encore, est connue de vous tous. Ce fut la première inauguration du régime infâme et brutal du sabre, le premier soufflet imprimé au début de ce siècle par un parvenu insolent sur la joue de l’humanité. Napoléon Ier devint le héros de tous les despotes, en même temps que militairement il en fut la terreur. Lui vaincu, il laissa son funeste héritage, son infâme principe : le mépris de l’humanité, et son oppression par le sabre.

Je ne vous parlerai pas de la Restauration. Ce fut une tentative ridicule de rendre la vie et le pouvoir politique à deux corps tarés et déchus : à la noblesse et aux prêtres. Il n’y eut sous la Restauration que ceci de remarquable, qu’attaquée, menacée dans ce pouvoir qu’elle avait cru avoir conquis pour toujours, la bourgeoisie était redevenue quasi révolutionnaire. Ennemie de l’ordre public aussitôt que cet ordre public n’est pas le sien, c’est-à-dire aussitôt qu’il établit et garantit d’autres intérêts que les siens, elle conspira de nouveau. MM. Guizot, Périer, Thiers et tant d’autres, qui sous Louis-Philippe se distinguèrent comme les plus fanatiques partisans |9 et défenseurs d’un gouvernement oppressif, corrupteur, mais bourgeois et par conséquent parfait à leurs yeux, toutes ces âmes damnées de la réaction bourgeoise, conspirèrent sous la Restauration. Ils