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celui du socialisme[1], et parce qu’il sait que le socialisme, c’est la fin de la bourgeoisie.

|34 Moins perspicaces mais plus généreux que le parti qui s’appelle la gauche parlementaire, les partisans de Garibaldi et de Mazzini, d’ailleurs prodigieusement décimés par cette contagion de l’utilitarisme personnel qui désole la jeunesse italienne, rêvent encore la révolution. Il est nécessaire toutefois de reconnaître la différence de plus en plus profonde qui sépare les garibaldiens des mazziniens.

Le parti du général Garibaldi est un parti passablement élastique. Il manque de caractère, parce qu’il manque de principes ; ce qui lui sert de lien, c’est une sorte de culte personnel et de foi plus ou moins aveugle dans l’étoile d’un héros ; de sorte que si Garibaldi venait à disparaître, son parti disparaîtrait avec lui. Les idées politiques et sociales de ce parti sont si peu déterminées, si confuses, que dans certains moments on avait pu penser que le roi Victor-Emmanuel lui-même et le fatal Rattazzi y adhéraient de plein cœur. S’étendant encore aujourd’hui jusque dans les régions officielles, dans le Parlement aussi bien que dans l’administration italienne, ce parti contient une foule d’hommes qui, par toutes leurs idées, leurs sentiments politiques et les intérêts de leur position, ne sont rien moins que

  1. Voilà les illusions qu’on se faisait en 1869 et qui, dès l’année suivante, devaient être si cruellement dissipées.