Arrivé à Bâle pour le Congrès, je l’y rencontrai en effet. Ce que je devais faire m’était indiqué par le but même que je voulais atteindre : celui d’une explication décisive et complète en plein public. Je devais donc m’abstenir, au |23 moins dans le com-
déclarer à M. Liebknecht, en mon nom, que je dois le supposer assez sérieux pour savoir que, quand on prend plaisir à calomnier quelqu’un, on doit avoir le courage de répondre de ce qu’on a dit, et qu’avant tout on a l’obligation de fournir à l’appui de ses paroles des preuves péremptoires.
« Je lui donne un mois pour réunir contre moi toutes les preuves possibles. Au Congrès de Bâle il faudra, ou bien qu’il prouve publiquement mon ignominie, ou bien qu’il soit déclaré par moi, en présence de tous, une infâme canaille (eine infâme Canaille), en bon allemand un vil coquin (auf deutsch einen niedertröchtigen Schurken).
« M. BAKOUNIN.
Sur la même feuille, à la suite, le socialiste allemand Wertheim a écrit aussi une lettre à Becker, dont voici la traduction :
« Comme Bakounine n’ira pas à Eisenach, j’ai regardé comme mon devoir de le mettre au courant de la situation, en lui laissant à lui-même le soin de réduire à néant, de la façon qu’il lui conviendra, les sottes calomnies, indignes d’un chef du mouvement ouvrier, émises par M. Liebknecht.
« Salut amical.
« Genève, 4/VIII, 69. »