Page:Bakounine - Œuvres t5.djvu/278

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

pas à M. Maurice Hess, avec lequel je pense avoir réglé tous mes comptes, — au moins en ce qui concerne leur partie littéraire, — mais au public devant lequel il a voulu me calomnier.

*
* *

La plus grave accusation portée contre moi, c’est que je serais un agent secret du gouvernement de Saint-Petersbourg, et que je servirais le panslavisme russe, comme M. de Schweitzer — prétend M. Hess, pas moi — sert la politique de M. de Bismarck[1].

Mais, pour avoir le droit de porter publiquement contre un homme une si horrible accusation, ne faut-il pas au moins apporter quelques preuves ; et n’ai-je pas celui de m’étonner, Messieurs, que vous, hommes honnêtes et sérieux, vous n’ayez pas songé à demander ces preuves à M. Maurice Hess, avant de publier son article ?

Je le répète encore, depuis que MM. les |20 Juifs allemands s’exercent dans l’art de la calomnie, jamais ils ne sont parvenus à découvrir l’ombre d’un fait pour appuyer leurs vilaines accusations contre

  1. Pendant des années, ce fut un des articles de foi du credo des socialistes marxistes d’Allemagne, qu’on appelait la « fraction d’Eisenach », que M. de Schweitzer était un agent de Bismarck. Aujourd’hui la démonstration est faite : il est hors de doute que Schweitzer n’a jamais été un agent du gouvernement prussien, et Franz Mehring, l’historien du socialisme allemand, déclare qu’il était aussi absurde, dans le camp marxiste, d’accuser Schweitzer d’être à la solde de Bismarck, que de prétendre, dans le camp lassallien, que Liebknecht était un allié secret de la bourgeoisie et Bebel un stipendié de l’ex-roi de Hanovre.