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homme malhonnête et méchant a osé proférer contre moi dans votre journal.

Si toutes ces choses infâmes avaient été mises sur le compte d’un diplomate avoué du gouvernement de Saint-Pétersbourg, on aurait pu les considérer comme des louanges. La diplomatie de tous les pays, sans aucune exception, et la diplomatie russe surtout, n’a-t-elle pas eu de tout temps le privilège de la canaillerie et de la trahison ? Et ce qui dans la vie privée s’appelle crime, infamie, ne devient-il pas dans les hautes régions de l’action diplomatique une preuve de supériorité, l’accomplissement d’un devoir, |19 une vertu ? Mais dirigées contre un Russe émigré et qui se dit hautement l’ennemi du gouvernement et de tout le système politique de son pays ; jetées à la face d’un homme dont « on ne veut pas soupçonner la bonne foi révolutionnaire », ces accusations ne peuvent signifier qu’une chose, et cette signification la voici :

Bakounine est un agent provocateur du gouvernement russe, un espion.

Tel est donc, messieurs, l’unique sens de l’article que vous avez publié contre moi dans le numéro du 2 octobre de votre journal ; et comme je n’ai aucun droit de douter, ni de votre honnêteté, ni de votre justice, je dois être certain que vous ne ferez aucune difficulté de publier ma réponse, quelque longue qu’elle puisse vous paraître et quelque contraire qu’elle soit à vos propres principes.

Il est bien entendu que cette réponse ne s’adresse