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en adjurant les Slaves de s’en méfier, — et la brochure en était pleine. Cela vous donne la mesure de l’honnêteté de ces Messieurs.

Ce qu’il y a de remarquable, d’ailleurs, c’est que depuis qu’ils ont commencé cette œuvre de calomnie, il ne leur est jamais arrivé, je ne dis pas de prouver, mais seulement d’énoncer le moindre fait à l’appui de leurs accusations contre moi. Et vous pouvez bien penser que s’ils avaient seulement eu l’ombre d’un fait quelconque, ils n’auraient pas manqué de l’exploiter largement. En l’absence de toute preuve, force leur a donc été d’appuyer tout leur raisonnement sur un argument unique, mais qui leur paraît irrésistible. Cet argument, le voici : « Il est Russe, donc il doit être un agent du gouvernement russe ».

Voilà les gens contre lesquels je dois me défendre, et cela, j’ai bien le droit de le dire, après avoir voué toute ma vie au service de l’émancipation des masses populaires ! Vous comprendrez, Messieurs, que je ne puis avoir d’autre réponse pour eux que le mépris, et au besoin, lorsqu’ils m’ennuieront trop et auront le malheur de se présenter à mes yeux, des soufflets.

Un dernier mot sur M. Maurice Hess. Je connais fort peu ce monsieur, ne l’ayant à peine entrevu que deux fois dans ma vie. La première fois, il y a vingt-cinq ans à peu près[1], à Paris, et je n’avais conservé de lui, jusqu’au dernier Congrès des tra-

  1. Donc vers 1844.