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la prison et de la Sibérie, pour pouvoir mieux servir ensuite la politique de cet Empire.

À de pareilles inepties il n’y avait plus rien à répondre. Ce fut aussi l’avis de l’illustre proscrit italien Mazzini, et celui de mes compatriotes Ogareff et Herzen. Pour me consoler, Mazzini et Herzen me dirent, en même temps, qu’ils avaient été attaqués à peu près de la même manière et fort probablement par les mêmes gens, auxquels ils n’avaient répondu que par un silence méprisant.

En décembre 1863, lorsque je traversai la France et la Suisse pour me rendre en Italie, un petit journal de Bâle, je ne sais plus lequel, publia un article dans lequel il prémunissait contre moi tous les émigrés polonais, prétendant que j’avais entraîné dans l’abîme beaucoup de Polonais, — il n’en nommait aucun, — tout en me sauvant toujours moi-même.

Depuis 1863 jusqu’en 1867, pendant tout mon séjour en Italie, je fus un objet permanent d’attaques toujours calomnieuses de la part de beaucoup de journaux allemands. Très peu de ces articles parvinrent à ma connaissance, — en Italie on lit peu les journaux allemands. J’apprenais seulement qu’on m’avait injurié et calomnié, et, suivant l’exemple de Mazzini et de Herzen, je m’en souciais aussi peu que je me soucie — soit dit par parenthèse — des invectives de la presse russe contre moi.

Plusieurs de mes amis prétendirent et prétendent que mes calomniateurs étaient soudoyés par la diplo-