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Liberté pour la lui remettre, et tout à coup je m’aperçois que ce n’est pas le numéro qu’il fallait ; j’en avais pris un autre par étourderie. Je ne dis rien, je remis le journal dans ma poche, et je m’en retournai à la maison… Je suis très reconnaissant à Bakounine de m’avoir donné l’occasion de voir l’antre du lion. Si un jour la gauche devait être victorieuse, je quitterais Paris le lendemain, — mais pour huit jours seulement, car au bout de huit jours ces messieurs se seraient entre-dévorés, et il ne resterait d’eux que les os… et peut-être Bonnet.

« Voilà une longue lettre. Lis-la à Bakounine. »


L’appel À mes jeunes frères en Russie ne parut pas dans le journal de Delescluze. Rey en demanda la publication au journal de Vermorel, la Réforme, qui consentit à l’insérer.

Herzen, cependant, avait pris connaissance de l’Étude sur les Juifs allemands, qui devait former le premier chapitre de la brochure projetée, et ce chapitre ne lui plut pas. Il manifesta son étonnement de voir Bakounine prendre à partie des hommes aussi peu notoires que Hess et Borkheim, au lieu de s’attaquer directement à Marx, leur chef de file. Bakounine lui répondit, le 28 octobre, par une longue lettre, très remarquable (Correspondance de Bakounine, no LIII), où il expliquait, avec cette générosité et cette droiture dont il ne s’est jamais départi, les raisons qu’il avait de ménager Marx. Voici la traduction des principaux passages de cette lettre :

« Je n’ignore pas que Marx a été l’instigateur et le meneur de toute cette calomnieuse et infâme polémique qui a été déchaînée contre nous. Pourquoi l’ai-je donc