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une agitation politique qui n’aurait pas pour but immédiat et direct la complète émancipation économique du travailleur, c’est-à-dire l’abolition de la bourgeoisie comme classe économiquement séparée de la masse de la population, ni à aucune révolution qui dès le premier jour, dès la première heure, n’inscrira pas sur son drapeau la liquidation sociale.

Mais les révolutions ne s’improvisent pas. Elles ne se font pas arbitrairement ni par les individus, ni même par les plus puissantes associations. Indépendamment de toute volonté et de toute conspiration, elles sont toujours amenées par la force des choses. On peut les prévoir, en pressentir l’approche quelquefois, jamais en accélérer l’explosion.

Convaincus de cette vérité, nous nous faisons cette question : Quelle est la politique que l’Internationale doit suivre pendant cette période plus ou moins longue qui nous sépare de cette terrible révolution sociale que tout le monde pressent aujourd’hui ?

Faisant abstraction, comme le lui commandent ses statuts, de toute politique nationale et locale, elle donnera à l’agitation ouvrière dans tous les pays un caractère essentiellement économique, en posant comme but : la diminution des heures de travail et l’augmentation des salaires ; comme moyens : l’association des masses ouvrières et la formation des caisses de résistance.

Elle fera la propagande de ses principes, car ces principes, étant l’expression la plus pure des intérêts