Page:Bakounine - Œuvres t5.djvu/188

Cette page a été validée par deux contributeurs.


II

Les fondateurs de l’Association internationale des travailleurs ont agi avec d’autant plus de sagesse en évitant de poser des principes politiques et philosophiques comme base de cette association, et en ne lui donnant d’abord pour unique fondement que la lutte exclusivement économique du travail contre le capital, qu’ils avaient la certitude que, du moment qu’un ouvrier met le pied sur ce terrain, du moment que, prenant confiance aussi bien dans son droit que dans sa force numérique, il s’engage avec ses compagnons de travail dans une lutte solidaire contre l’exploitation bourgeoise, il sera nécessairement amené, par la force même des choses, et par le développement de cette lutte, à reconnaître bientôt tous les principes politiques, socialistes et philosophiques de l’Internationale, principes qui ne sont rien, en effet, que, le juste exposé de son point de départ, de son but.

Nous avons exposé ces principes dans nos derniers numéros[1]. Au point de vue politique et social, ils ont pour conséquence nécessaire l’abolition des classes, par conséquent celle de la bourgeoisie, qui est la classe dominante aujourd’hui ; l’abolition de tous les États territoriaux, celle de toutes les patries politiques, et, sur leur ruine, l’établissement de la

  1. Ceux du 31 juillet (article Le Jugement de M. Coullery) et du 7 août.